Les Pouilles en famille

Les Pouilles c’est beau : les petits villages blancs accrochés aux falaises, les trulli, les oliviers séculaires, cette campagne si bien entretenue, les figuiers de barbarie hyper graphiques, les églises baroques et la gastronomie.

Voyager en famille dans les Pouilles, ce fut une autre histoire!

Plantons le décor tout d’abord : le petit poussin a 15 mois, âge qu’avait son grand frère quand on l’a amené à Marrakech, il marche depuis 2 mois et ses nuits se sont améliorées. Oui, il se projetait sur les barreaux du lit en dormant, c’était très reposant de se lever 10 fois par nuit pour le rendormir.

Mais là, il nous a fait un truc extraordinaire! Il a systématiquement jeté sa fourchette sur les gens durant les repas, même quand on mangeait à l’hébergement, en hurlant ça va de soi. Ou comment être en Italie et ne pas boire de café du séjour…

En plus, la météo n’était pas avec nous en cette fin septembre.

Mais comme on est masochiste obstiné, moins de 6 mois après nous sommes partis en Islande où il a été fort agréable malgré qu’il soit malade (pour les détails, cliquez ici).

Voilà le secret du voyage en famille, persévérance!!!

Enfin, passons au cœur du sujet, direction La Puglia.

Les Pouilles, c’est où?

C’est une région au sud de l’Italie, vous savez, le talon de la botte. Baignée par deux mers : l’Adriatique et la Ionienne, elle est nommée petite Grèce tant l’influence de l’ancien envahisseur est présente.

Nous y avons passé une semaine, du 23 au 30 Septembre 2017. Arrivés à l’aéroport de Bari, nous avons visité le Sud : de Polignano a Mare à Gallipoli, de la saisissante Lecce à la typique Vallée d’Itria.

La météo nous a surpris pour une fin septembre, des températures fraiches et beaucoup de pluie les derniers jours. Je ne sais pas si c’est habituel mais tous les établissements balnéaires avaient plié boutiques. Chez nous en Corse, c’est plus à la mi-octobre voire à la Toussaint.

La région s’ouvre de plus en plus au tourisme, avec 2 aéroports à Bari et Brindisi, et l’ouverture de nombreuses masserie. Ce sont des hôtels luxueux qui s’ouvrent au sein de domaines oléicoles.

En parlant d’olive… l’or vert de la Méditerranée a longtemps fait la fortune de la région. Elle reste la 1ere productrice de la région mais les oliveraies sont touchées par la xyllela, une bactérie qui décime les arbres centenaires. Les ravages sont surtout visibles dans la région de Lecce, je ne les ai pas photographiés mais c’est un crève-cœur.

Notre hébergement

Pour ce premier voyage à 4 hors de France, j’ai préféré avoir un seul hébergement et rayonner à partir de là. Rappelez-vous les nuits agréables que nous passons avec bébé, autant ne pas trop le perturber avec des changements de lit.

Nous avons choisi la Masseria San Francesco à Fasano.

Les masserie sont de grandes exploitations agricoles, tenues à l’origine par de riches propriétaires fonciers. Aujourd’hui, elles sont transformées en hôtel de luxe. Ce terme est spécifique du sud de l’Italie, en particulier dans les Pouilles et la Basilicate.

La Masseria San Francesco propose des chambres et de suites très élégantes dans une grande propriété plantée d’oliviers pluri centenaires, une petite piscine (mais il faisait trop froid pour en profiter) et de beaux jardins avec des figuiers de Barbarie très graphiques et épilés!

Le petit déjeuner est fabuleux avec la foccacia tout juste sortie du four. Mais on a regretté l’absence de restauration sur place. Bien que nous ayons eu une suite avec cuisine, j’aurais aimé ne pas devoir cuisiner pour ma semaine de vacances (je cuisine beaucoup chez moi). En plus, la masseria est au milieu de la campagne, pas tout près d’un restaurant.

Pour tout vous dire, avoir un seul logement était une erreur. A refaire, je prendrais 2 logements dont un plus au Sud. Car, au final, petit poussin dort toujours bien quand on est en voyage, sans doute l’effet du lancer de fourchette!!!

Informations : www.masseriasanfrancesco.it

La Vallée d’Itria

La verdoyante vallée d’Itria offre les paysages typiques des Pouilles : murets de pierres sèches, vignobles, oliviers noueux et cette campagne d’où émerge les fameux trulli.

Les trulli (trullo au singulier) sont un habitat typique de la vallée d’Itria et du Salento réservés aux paysans pauvres. De forme ronde, ils sont construits en pierre sèche. Ces habitations n’étaient pas soumises à l’impôt puisque construites sans mortier, elles se démontaient dans la nuit!

Cisternino

Notre visite fut écourtée par un gros orage, Le temps de se réfugier dans un restaurant et d’en fuir pour cause de hurlements du petit poussin.

Nous en retiendrons la blancheur des façades et les fleurs, partout.

Martina Franca

Elle domine la région du haut de sa colline et offre un décor baroque de toute beauté. Il faut boire un café en admirant la Basilica San Martino puis déambuler dans les rues entre les maisons de maîtres et les palais aux balcons travaillés.

Alberobello

Dans ce village, la concentration des trulli est exceptionnelle. Il y en a plus de 1000 qui forment un quartier dense aux airs de maison d’elfes : le Rione Monti.

Clairement, je n’ai pas aimé, c’est le Disneyland des trulli (et pourtant j’adore Disneyland), il n’y a que des boutiques, plus aucune authenticité.

Par contre, en allant vers le centre ville, on arrive dans le Rione Aia Piccola. Ici, toute autre ambiance, c’est un quartier d’habitation (quelques maisons d’hôtes tout de même) et il est agréable de s’y promener. on s’y imprègne aussi de l’ambiance mystique qui règne car les croyance locales y sont toujours vivantes.

Locorotondo

Gros coup de cœur pour ce village aux ruelles concentriques, et oui, Locorotondo = lieu rond!!! Bon, peut être le fait qu’on y ait mangé sans cri a pesé dans la balance.

Mais qu’il est agréable de déambuler dans ces rues propres, blanches et si bien fleuries. Les enfants ont adoré courir en rond au final puisque tout y est circulaire.

Les villes de la côte

Monopoli

Nous l’avons visiter en soirée mais nous avons quand même pu apprécié le charme de la ville et son petit port de pêche. Une jolie promenade longe le bord de mer, le long de l’enceinte fortifiée.

Il y a de belles plages mais la météo ne nous a pas permis de les découvrir.

Ostuni

D’un blanc étincelant, lové sur sa colline, Ostuni en impose d’entrée de jeu. Les petites rues qui s’entourent autour de la Cathédrale sont d’ailleurs remplies de touristes, à la recherche du cliché parfait.

Il faut continuer après le duomo jusqu’à la porta blu et s’immortaliser en photo entre les figuiers de Barbarie (épilés là aussi, ouf!).

Polignano a Mare

Avec ses maisons blanches posées sur la falaise, sa côte déchiquetée et son agréable centre- ville, Polignano fut notre grand coup de cœur.

Nous avons apprécié nous perdre dans ses ruelles, regarder la douce lumière du coucher de soleil sur les falaises, faire du manège et même aller chez le barbier (pour le seul d’entre nous ayant une barbe).

A Polignano a Mare, il y a aussi ce fameux restaurant dans une grotte tout près de l’eau : le Grotta Palazzese. Très chic et très cher, nous ne l’aurions de toute façon pas testé avec les poussins (surtout un poussin possédé) mais les commentaires négatifs ne nous donnait pas envie (la carte non plus).

Donc restaurant instagramable , mais aussi escaliers instagramables!

Vous les avez surement déjà vus, avec leurs inscriptions engagées ou pas…

Où manger trop bien?

Pescaria : du poisson frais cru ou cuit en mode fast food! A emporter façon hamburger et déguster avec vue mer.

Où manger une glace?

Il Super Mago del Gelo : situé sur la place en face du manège, pas beaucoup de parfums mais un goût à tomber. Et puis, ils ont offert une mini glace pour le petit poussin, vraiment gentils!

Lecce et le Salento

L’extrême sud des Pouilles, baigné par 2 mers offre de splendides villes baroques et des plages dorées. L’étroitesse de la péninsule permet de voir le lever et le coucher de soleil sur la mer sans faire trop de kilomètres.

J’ai regretté de ne pas y avoir loger 2 nuits car j’aurai aimé en voir davantage : Otranto, Santa Maria di Leuca (l’extrémité) et passer plus de temps à Lecce.

Mais c’est dans cette zone que nous avons vu le plus d’oliviers décimés par la xylella fastidiosa, cette bactérie dévoreuse d’arbres aussi variés que la vigne, les agrumes ou les caféiers. Il n’existe aucun traitement autre que l’arrachage et on ne peut s’empècher de penser au désastre écologique et économique pour cette région pauvre.

Gallipoli

Baigné par la mer ionienne, ce joli port de pêche arbore des maisons blanches, un château fortifié, l’étonnante Cattedrale Sant’Agata et des palais aux façades sculptées.

Lecce

Lecce est la perle du Sud, également appelée la Florence du Sud, la citée fascine par la profusion de palais, d’églises (40), de vestiges romains et de belles boutiques. Au XVIème siècle, s’est même développé un art propre à la région : le barocco leccese.

Nous avons commencé la visite par la Piazza Sant’Oronzo, où se trouve l’office du tourisme à coté de l’amphithéâtre romain. Puis nous avons fait le tour de la ville en petit train, les enfants commençant à fatiguer. Ca nous a permis de voir les monuments principaux de la ville : le Duomo, la porta Napoli, la Basilique Santa Croce, la via Palmieri, le château Charles Quint…

Lecce est aussi connue pour son art de la cartapresta : les artisans fabriquent statues bibliques et profanes et autres santons en papier mâché.

Matera

Située en Basilicate, la province voisine, Matera vaut le détour! Le centre historique est formé d’habitats troglodytes creusés dans la roche friable de la montagne, les Sassi (les cailloux). Longtemps insalubre, le quartier a été évacué dans les années 50, puis réhabilité et classé par l’UNESCO à la fin des années 80.

Aujourd’hui, cet enchevêtrement de maisons, terrasses, ruelles et escaliers forme un véritable décor de crèche. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit du plus grand ensemble d’habitations troglodytes de Méditerranée.

En 2019, Matera a été capitale européenne de la culture.

Si vous vistez Matera avec un jeune enfant comme nous, n’oubliez pas de prendre un porte-bébé car c’est en s’enfonçant dans les ruelles escarpées et les escaliers que se découvre la ville.

Pour les enfants : Zoosafari Fasanolandia

Pour faire plaisir aux enfants et les occuper (vu qu’on n’a pas pu faire de plages), direction le Zoosafari de Fasano.

C’est un parc animalier qui se visite en voiture : on traverse les enclos des animaux de la jungle et de la savane, mais aussi des plus classiques. Les animaux ont de l’espace et il y a beaucoup de rangers qui surveillent que les visiteurs respectent les consignes de sécurité, notamment chez les lions et les tigres! Les enfants étaient subjugués.

La visite se poursuit à pied avec l’aire des primates et petits carnivores, il y a un petit train qui mène au lac des grands mammifères et au village des singes.

Il y a aussi des salles à thème, un spectacle de marionnettes et un show de mammifères marins.

Le billet d’entrée donne aussi accès à un parc d’attraction, même il faut payer les tours… En plus, en cette fin septembre, peu de manèges étaient ouverts (6 attractions pour 10€).

Tarifs : 28€/ adulte, 22€/de 4 à 10 ans, gratuit pour les moins de 4 ans.

Informations : www.zoosafari.it

En conclusion

Les Pouilles sont une destination idéale pour un voyage en famille, surtout avec de jeunes enfants car les hébergements et restaurants sont adaptés. Et puis les italiens adorent les enfants!

Je précise juste que nous n’avons pas trouvé de petits pots pour les plus de 12 mois, type blédichef, au supermarché. Juste des petits pots 6 mois+, apparemment les petits italiens attaquent la pasta très tôt! Mais finalement la purée lisse a calmé notre petit poussin arrabiato qui nous sortait seulement 5 dents!!!

S’il avait été un peu plus grand, nous aurions pu essayer de le fatiguer en testant les randonnées dans les Pouilles.

Si vous aimé ces paysages du Sud de l’Italie, vous pouvez jeter un œil à mon article sur la Sicile baroque où nous sommes allés en amoureux cette fois-ci. Ou venez découvrir Malte hors-saison.

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